Cependant, Nathalie Georges, responsable du service des politiques macro-économiques et des affaires européennes au sein de cette administration publique liée au ministère de l’Économie, a averti que ces dépenses resteront « largement inférieures aux coûts engendrés par les dégâts causés par les changements climatiques ».
Quel est le coût économique de la transition écologique ? Selon un document publié par la Direction générale du Trésor le 27 janvier, les ajustements nécessaires face au réchauffement climatique pourraient provoquer un ralentissement temporaire et modéré de la croissance, représentant près d’un point de PIB d’ici 2030.
Les représentants de cette institution publique, qui est rattachée au ministère de l’Économie et des Finances, ont analysé les conséquences économiques de la transition vers une neutralité carbone à travers divers scénarios. La France s’est engagée à réduire de 50 % ses émissions de gaz à effet de serre brutes d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990, et vise également à diminuer de manière significative la part des énergies fossiles dans sa consommation totale d’ici la même date.
« Une transition organisée et coordonnée aurait un coût économique qui resterait modeste et temporaire », a déclaré Nathalie Georges, responsable du service des politiques macroéconomiques et des affaires européennes à la Direction générale du Trésor.
Les coûts d’une inaction face au changement climatique
Les rédacteurs du rapport soulignent qu’une hausse des tarifs de la carbone et des coûts associés aux émissions de gaz à effet de serre, par le biais d’une fiscalité climatique, de subventions, ou de régulations, pourrait provoquer un double choc négatif : une diminution de la demande pour les ménages et une réduction de l’offre pour les entreprises. Cela pourrait se traduire par une contraction de l’activité économique, engendrant une perte de 0,9 point de PIB pour la France en 2030, par rapport à une situation sans nouvelles mesures de décarbonation. Toutefois, cette perte devrait commencer à se réduire à partir de 2040, avec un potentiel impact estimé à -0,6 point de PIB d’ici 2050, d’après les estimations de Nathalie Georges.
La décarbonation nécessitera des investissements significatifs, à la fois publics et privés, pouvant atteindre 110 milliards d’euros en France d’ici 2030, selon les conclusions du rapport. Toutefois, ces dépenses restent « très inférieures aux coûts liés aux dommages causés par le changement climatique », souligne Nathalie Georges. D’après une estimation d’un réseau de banques centrales, l’inaction pourrait coûter « environ 6 points de PIB pour la France et l’Union européenne », et « 9 points de PIB au niveau mondial d’ici 2050 ».