Monsanto : 600 personnes en France et en Allemagne fichées pour leurs données personnelles

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En Europe, des compilations de figures publiques, comprenant des politiciens, des scientifiques et des journalistes, ont été établies selon leurs avis concernant les pesticides et les organismes génétiquement modifiés, ainsi que leur degré d’ouverture à l’influence extérieure.

La découverte de ce fichage a conduit le groupe Bayer à **présenter ses excuses**. Environ 600 individus, en France et en Allemagne, sont concernés par des **listes de personnalités** élaborées par Monsanto, a fait savoir Bayer, le 17 juin dernier.

Selon le compte Twitter de Bayer, ** »jusqu’à la fin de la semaine passée, toutes les personnes figurant sur les listes en France et en Allemagne ont été contactées par le cabinet chargé de cette mission »**. En tout, **près de 600 personnes** sont concernées.

Ces fichiers comprennent des personnalités (politiques, scientifiques, journalistes) sélectionnées en fonction de leurs opinions sur les pesticides et les OGM, ainsi que leur vulnérabilité à l’influence. De tels systèmes de fichage existent aussi dans au moins cinq autres pays, notamment en Italie, aux Pays-Bas, en Pologne, en Espagne et au Royaume-Uni, ainsi qu’auprès des institutions européennes.

Bayer, qui a acquis Monsanto l’année dernière, a suspendu **jusqu’à nouvel ordre** sa collaboration avec l’agence Fleishman-Hillard, responsable de la création de ces fiches pour Monsanto.

Des fichiers mis en place en 2016

Une enquête judiciaire en France a été lancée pour examiner des allégations de fichage illégal, visée notamment pour la **collecte de données personnelles par des moyens frauduleux, déloyaux ou illicites**.

Les documents concernés remontent à 2016, antérieurement à l’acquisition par Bayer du géant américain spécialiste des pesticides et des OGM, qui avait été finalisée l’été dernier pour un montant de **63 milliards de dollars** (environ 56 milliards d’euros). Depuis cette opération, Bayer fait face à plusieurs litiges liés à l’herbicide au **glyphosate**, dont les récents verdicts en Californie ont été défavorables, avec plus de **13 000 plaintes** actuellement enregistrées aux États-Unis.

En réponse à ce scandale, le groupe allemand s’est engagé à offrir **plus de transparence**. Bien qu’il ne renonce pas au glyphosate, classé comme ** »cancérigène probable »** par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Bayer prévoit d’investir **cinq milliards d’euros sur une période de dix ans** pour le développement de nouvelles générations d’herbicides.