Agence bio : la ministre Annie Genevard assure sa pérennité

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La ministre souligne qu’il est important de se questionner sur l’augmentation du nombre d’organisations en charge du secteur biologique. Selon elle, beaucoup de ces entités bénéficient de financements publics et, pour certaines, leurs responsabilités semblent se chevaucher. Elle a ainsi identifié plusieurs dizaines de ces organismes.

Un répit. « L’Agence bio ne sera pas supprimée », a affirmé à l’AFP, le lundi 27 janvier, la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, alors que cette agence est menacée d’abandon suite à l’adoption, en mi-janvier, d’un amendement au Sénat auquel elle n’avait pas fait d’opposition. « Je tiens à rappeler que l’agence [l’Agence bio] agit pour le compte de l’État. Le gouvernement n’a pas pour projet d’accéder à la demande de suppression votée par le Sénat lors de l’étude budgétaire », a précisé la ministre.

« Ce qui mérite cependant d’être questionné, c’est la prolifération des organismes dédiés au bio, dont la plupart reçoivent des financements publiques et qui, pour certains, accomplissent des missions similaires. J’en ai identifié plusieurs dizaines », a-t-elle ajouté, citant notamment les chambres d’agriculture, les syndicats et les organisations interprofessionnelles. « Cette pluralité est-elle synonyme d’efficacité à une période où le secteur, en proie à des difficultés, a besoin de synergies réelles ? » s’est-elle interrogée, considérant « légitime de poser la question ».

« Optimiser les dépenses publiques »

« À ce sujet, je vais rassembler tous les acteurs de la filière afin de partager des constats et des propositions (…) au cours d’une table ronde », a-t-elle indiqué, sans préciser le calendrier de cette concertation. Le 17 janvier, le Sénat a voté pour supprimer le financement de l’Agence bio (2,9 millions d’euros), jugeant que ses missions pourraient être reprises par d’autres organismes tels que l’établissement public FranceAgriMer, « ou bien réinternalisées par les services du ministère de l’Agriculture ».

Annie Genevard avait alors émis un « avis de sagesse », se positionnant ni en faveur ni contre cette initiative. Elle avait qualifié « pertinente » cette suggestion qui pourrait « optimiser les dépenses publiques », tout en précisant qu’il serait nécessaire de « collaborer avec les acteurs avant de rendre cette proposition pleinement opérationnelle ». La menace d’éventuelle suppression de cette plateforme nationale, chargée de promouvoir une agriculture sans pesticides ni engrais de synthèse, a engendré de vives réactions parmi les professionnels du milieu, allant des producteurs bio aux coopératives, d’autant plus que la France est encore loin d’atteindre son but de 18% de la surface agricole utile en bio d’ici 2027.