D’ici 2025, il est possible que la hausse des tarifs des mutuelles, ainsi que la réduction des remboursements des frais de transport fournis par les entreprises, provoquent une diminution des salaires pour un certain nombre de travailleurs. Cependant, cela dépendra principalement de chaque situation individuelle.
Comme chaque année, les bulletins de salaire des employés peuvent subir quelques modifications au début de l’année. Par exemple, les directeurs des ressources humaines doivent intégrer la mise à jour des plafonds de la sécurité sociale, qui sont essentiels pour le calcul de certaines cotisations. À partir du 1er janvier 2025, le plafond mensuel de la Sécurité sociale (PMSS) connaît une hausse de 1,6 %. Ce plafond est un élément clé pour déterminer les cotisations sociales appliquées aux salaires. L’année passée, ce seuil avait été relevé de 5,4 %.
En 2025, d’autres évolutions pourraient également affecter les rémunérations, mais celles-ci peuvent varier considérablement selon chaque entreprise.
Augmentation du coût des assurances santé ?
Selon la Mutualité française, on prévoit en 2025 une hausse des cotisations des contrats individuels d’environ 6 % en moyenne et un peu plus de 7 % pour les contrats collectifs obligatoires. La part que l’employeur se doit de couvrir doit s’élever à au moins 50 % de la cotisation totale, le surplus étant à la charge de l’employé et directement déduit de son salaire. Ainsi, une augmentation des mutuelles en 2025 se traduira mécaniquement par une diminution du salaire net des employés.
Cela dit, toutes les mutuelles ne vont pas nécessairement augmenter leurs prix pour 2025, et celles qui le feront le feront à des niveaux différents. De plus, certaines entreprises peuvent avoir choisi de prendre en charge une partie des cotisations au-delà des 50 %. Il est donc essentiel d’examiner chaque situation individuellement et de consulter sa fiche de paie à la rubrique dédiée à « la complémentaire santé », au niveau de la colonne « part salarié », afin de voir le montant restant à la charge du salarié.
Un autre point à considérer, c’est que l’augmentation des journées de mutuelles ne sera pas forcément perceptible par tous dès janvier. Bien que la majorité des contrats soient renouvellés au 1er janvier, certains peuvent être mis à jour à des périodes ultérieures au cours de l’année. De ce fait, le nouvel montant des cotisations pourrait apparaître sur les bulletins de salaire des mois suivants.
Diminution de la prise en charge des frais de transport par l’employeur ?
Depuis août 2022, une dérogation offrait la possibilité aux entreprises de couvrir les frais de transport public sans être assujetties à des cotisations sociales jusqu’à 75 % du coût des abonnements pour les employés. Toutefois, « en l’absence de l’adoption du budget 2025, la continuité de cette mesure après le 31 décembre 2024 n’a pas été validée », précise le ministère de l’Économie.
À compter du 1er janvier 2025, la prise en charge des coûts de transport est revenue au taux légal de 50 %. Ainsi, l’employeur est tenu de rembourser 50 % du titre de transport au salarié, avec la possibilité de verser un montant supérieur, mais ce surplus sera soumis à des cotisations sociales, ce qui pourrait augmenter les frais pour l’employeur.
Pour les salariés dont les entreprises remboursaient seulement 50 % des frais de transport, il ne devrait pas y avoir de changement notable. En revanche, depuis septembre 2023, les agents de la fonction publique bénéficiaient d’un remboursement de 75 % de leur abonnement de transport en commun. Il reste à déterminer si leurs administrations décideront de maintenir ce taux. Selon la CGT Santé, la direction de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) a d’ores et déjà indiqué qu’il n’y aurait pas de changement concernant le taux de remboursement du Navigo, le passe de transport en commun en Île-de-France.
Modification du taux d’imposition au 1er janvier ?
On entend parfois dire que le taux du prélèvement à la source, appliqué à partir du 1er janvier, pourrait également causer des désagréments. Cela dépend en réalité uniquement de certains employés qui auraient modifié leur taux de prélèvement à la source personnalisé en 2024. En effet, le changement de taux effectué par un contribuable n’est valable que pour une année civile, donc jusqu’au 31 décembre. « Pour conserver ce taux ou le modifier pour l’année suivante, une démarche de votre part est nécessaire dès la fin novembre de l’année précédente », souligne le site impots.gouv.fr.
En d’autres termes, ceux qui ont anticipé en réajustant leur taux de prélèvement à la fin de l’année passée n’auront pas de soucis en janvier. Par contre, ceux qui ont oublié de réaliser cette démarche devront rapidement se connecter à leur compte sur impots.gouv.fr pour demander un ajustement de leur taux de prélèvement (qui sera pris en compte dans un délai de deux à trois mois). Dans le cas contraire, c’est le taux calculé automatiquement par les services fiscaux en septembre 2024, basé sur les revenus de 2023, qui s’appliquera.